La présidente Rébecca Kudloo demande un financement supplémentaire pour améliorer les déterminants de la santé des femmes et des filles inuites en plus de mesures axées sur la jeunesse, afin d’augmenter le nombre de fournisseurs de soins de santé inuits.

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OTTAWA, 15 octobre 2020 – demain, vendredi, Rebecca Kudloo, présidente de Pauktuutit Inuit Women of Canada, soulignera comment la Loi canadienne sur la santé laisse tomber les femmes et les filles inuites lorsqu’elle participera à une réunion nationale sur le racisme dans le système de soins de santé.

Kudloo présentera également des recommandations pour lutter contre le racisme dont sont victimes les femmes et les enfants inuits dans le système de santé. Elle soulignera également le rôle que joue le racisme systémique dans les déterminants de la santé des femmes inuites, qui mènent à des résultats de santé de beaucoup inférieurs à ceux d’autres femmes au Canada.

Voici les points saillants des recommandations :

  • Une augmentation du financement pour veiller à ce que les principes de la Loi canadienne sur la santé, y compris l’accessibilité, l’intégralité et l’universalité, soient respectés pour les femmes et les filles inuites, où qu’elles vivent, et qu’il y ait des ressources en santé durables et suffisantes dans chaque collectivité.
  • Une éducation qui intègre la lutte contre le racisme et qui offre une sécurité culturelle, afin que les enfants et les jeunes inuits reçoivent des programmes de sensibilisation aux STIM, que les élèves du secondaire reçoivent des conseils sur la façon de devenir un professionnel de la santé, et qu’ils puissent étudier dans des salles de classe au secondaire et dans des milieux cliniques exempts de racisme et de discrimination.
  • Former, recruter, maintenir en poste et encadrer du personnel et des fournisseurs de soins de santé inuit à tous les niveaux du système de santé et créer des milieux de travail et d’apprentissage où le savoir inuit, le leadership et l’esprit d’entreprise sont encouragés.
  • Une formation adaptée et appropriée sur le plan culturel pour veiller à ce que tous les étudiants formés pour travailler dans le domaine des soins de santé, ainsi que le personnel de la santé actuel, reçoivent une formation de sensibilisation culturelle sur l’histoire et la culture inuites. Les étudiants et les travailleurs de la santé devraient également recevoir une formation sur la violence basée sur le genre. De plus, ceux qui travaillent dans les collectivités inuites devraient recevoir une formation linguistique en inuktut.
  • Une prestation de soins de santé éclairée par les Inuits – la participation des aînés, des dirigeants communautaires, des femmes et des jeunes à la conception et à la prestation de programmes et de services de soins de santé pour notre population et nos collectivités.

« Pour les femmes et les filles inuites, les services de santé ne respectent pas la majorité des cinq principes fondamentaux de la Loi canadienne sur la santé — accessibilité, intégralité, universalité, transférabilité, et probité de l’administration publique », a déclaré Mme Kudloo. « Cela est important parce qu’en vertu de la loi fédérale, les programmes provinciaux et territoriaux d’assurance‐maladie doivent se conformer aux conditions de la loi pour recevoir des paiements de transfert fédéraux, en vertu du Transfert canadien en matière de santé. »

Le racisme systémique est également un facteur clé dans de nombreux déterminants bien connus de la santé, notamment l’emploi, l’éducation, la justice et le revenu. Le racisme a des répercussions négatives sur la réussite des élèves inuits à l’obtention de leur diplôme d’études secondaires. Cela limite également leurs objectifs en matière d’éducation postsecondaire, y compris le fait de devenir un professionnel de la santé. Le racisme contribue également au manque de possibilités d’emploi et à la marginalisation des Inuits en milieu de travail, y compris dans les emplois bien rémunérés du système de soins de santé. « En fin de compte, le racisme vécu avant même qu’une femme inuite ne cherche à obtenir des soins de santé a une incidence sur son statut socioéconomique, ce qui à son tour exerce une incidence négative sur la qualité des soins de santé qu’elle reçoit et donc sur les résultats de santé qu’elle peut espérer », a déclaré Mme Kudloo.

La prestation de services de soins de santé aux Inuits ne respecte pas le principe de l’intégralité parce que les cliniques des collectivités inuites n’ont pas les mêmes ressources que les cliniques comparables dans le sud du Canada. Les Inuits ne sont pas non plus toujours traités avec la même diligence, le même soin et la même compassion que d’autres personnes malades ou blessées qui se rendent à l’urgence, qui demandent de l’aide pour une maladie mentale ou une dépendance, ou qui reçoivent un traitement pour un cancer ou une maladie chronique.

Par exemple, un jeune garçon a connu une erreur de diagnostic à Iqualuit : on lui a prescrit du Tylenol. Une fois diagnostiqué correctement à Montréal, son cancer avait trop progressé pour que sa vie soit sauvée. De plus, trop souvent, lorsque les familles vont chercher de l’aide dans le sud, elles se heurtent à l’ignorance et au racisme de la part des fournisseurs de soins de santé. À titre d’exemple, on a appris à une mère inuite que son fils était atteint du trouble du spectre d’alcoolisation foetale alors que le pédiatre avait confondu les traits inuits, yeux inclinés et pommettes saillantes, avec ce trouble.

La prestation de soins de santé aux Inuits ne répond pas aux critères d’universalité en raison d’un manque d’accès égal aux services dans l’ensemble du pays, surtout dans les régions éloignées. Au cours de l’enquête du FFADA, les familles ont déclaré que la qualité des soins de santé fournis dans l’Inuit Nunangat est médiocre. Voici quelques exemples en citations : l’incapacité de diagnostiquer un LCA déchiré, l’incapacité de diagnostiquer la tuberculose et l’incapacité de diagnostiquer la leucémie. Le Tylenol a été décrit comme « la variole offerte aux Inuits ».

La prestation de soins de santé aux Inuits ne respecte pas le principe de l’accessibilité parce que les services de soins de santé nécessaires ne sont pas offerts aux femmes et aux filles inuites dans leurs collectivités. Le manque de services de santé mentale et le manque de services obstétricaux en sont deux exemples.

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Pauktuutit Inuit Women of Canada est l’organisation nationale à but non lucratif qui représente toutes les femmes inuites du Canada. Son mandat est de favoriser une plus grande sensibilisation aux besoins des femmes inuites et d’encourager leur participation aux préoccupations communautaires, régionales et nationales en matière de développement social, culturel et économique.

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